The Sentinel

   « We had crossed a hundred miles of it in a week, skirting the foothills of the mountains along the shore of what was once the ancient sea, some thousand million years before. When life was beginning on Earth, it was already dying here. »
   Très courte nouvelle de Arthur C. Clarke qui set de point d'ancrage conceptuel pour son cycle du Space Odyssey en mettant en scène la découverte d'un artefact installé sur le sol lunaire par une supposée entité extra-terrestre inconnue.

   Dans 2001: l'Odyssey de l'Espace, l'auteur décrit un monolithe noir de ratio 1-4-9 qui attend au travers des millénaires que l'humanité se hisse vers le haut; dans Sentinel, il nous livre livre sa prime intuition: celle qu'il existerait quelque part dans l'immensité de l'univers une intelligence qui guette l'émergence de nouvelles intelligences.

   En 1948, lorsqu'il écrivit son texte pour un concours à la BBC*, Arthur C. Clarke n'avait pas idée de ce qui se produirait tout juste 20 ans plus tard et n'avait pas non plus l'idée de ce qu'il écrirait la décennie suivante, mais on rencontre dans ce texte déjà ce leitmotiv de l'intelligence extra-terrestre vigilante. Dans cette sorte d'ébauche de nouvelle, le lecteur est projeté en 1996 [48 ans dans le futur de l’œuvre, 17 ans dans notre rétroviseur] lorsque les humains sont toujours activement occupé à l'exploration et l'analyse du sol lunaire. La vision positiviste d'alors imagine un futur dans lequel l'homme continue de rendre là où il n'a jamais poser le pied en 1951 mais également là où il ne les a plus mis non plus depuis 1972.
10 Story Fantasy, Spring 1951
Cover: James Bama
   Aussi, l'auteur représente la Lune comme un monde sur lequel la vie aurait existé avec sa végétation, ses fleuves et ses mers mais d'où elle aurait disparue; relique de théories obsolètes sur la nature même de notre satellite, qui nous offre là aussi un certain témoignage de l'évolution de nos connaissances astronomiques.
    Comme autant de délicieuse désynchronisations que nous offre parfois la SF vieillissante.

   Dans ce texte donc, des sentinelles auraient, des millions d'années auparavant, installées sur l'astre nocturne, en vis-à-vie de la Terre, une pyramide comme veilleuse dont l'ouverture apporterait la preuve de la maturité de l'intelligence qui s'élèverait un jour de la Terre. En pénétrant l'enceinte de l’artefact, le fanal interstellaire s'est tu, indiquant à ses créateurs sa découverte, leur signalant qu'ils peuvent revenir.
   « Those wanderers must have looked on Earth, circling safely in the narrow zone between fire and ice, and must have guessed that it was the favorite of the Sun's children. Here, in the distant future, would be intelligence; but there were countless stars before -them still, and they might never come this way again.
  So they left a sentinel, one of millions they have scattered throughout the Universe, watching over all worlds with the promise of life. It was a beacon that down the ages has been patiently signaling the fact that no one had discovered it. »


* dixit Wikipédia, le texte fut recalé. Il fut publié ensuite dans 10 Story Fantasy, Spring 1951
** New Worlds Science Fiction, #22 April 1954, cover: Kinnear


The Sentinel, Artur C. Clarke
1951


Short-Story Sélène
voire la base ISFDB



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