Druckkunst Museum - Leipzig

   À Leipzig se trouve, entre autres, un musée dédié aux techniques d'impression. Installé dans un bâtiment qui du temps de la RDA était déjà une imprimerie, l'établissement propose une visite dans l'histoire occidentale, moderne et technique de l'impression depuis Gutenberg jusqu'aux machines encore utilisées il y a à peine quelques dizaines d'années.

   L'impression, c'est l’essor du Livre, c'est l'explosion de la diffusion des savoirs, des idées et de la littérature. Sans le développement technique de l'impression, sans une technicisation et automatisation de l'impression, l'humanité serait avec peu de doute demeurée au moyen-âge intellectuel, sous la coupe de l'Église ou du système de pensée localement dominant qui se serait arrogé le privilège de l'édition. Comme le disait Victor Hugo, ceci a définitivement tué cela.

   Sur trois étages, différentes techniques et machineries seront non seulement montrées au visiteurs mais aussi mise en action. Des plus anciennes et plus manuelles à celle qui finalement laissèrent la place au techniques du off-set et du jet-d'entre. Le véritable plus de cette exposition est que en effet l'on ne se limitera pas à contempler des machines inanimées: des guides-opérateurs sont là pour faire tourner les machines, manuelles ou automatiques. Ainsi, l'impression ne se limitera pas à l'immobilité des galerie de tableaux, mais les mots sortiront des presses.

   L'établissement s'intéresse également aux techniques de fonte et moulage des lettrines. Avec l'accroissement de la demande de publication et d'impression de texte, et surtout avec l'accélération des cadence et volume, il faut pouvoir créer le socle du texte imprimable le plus effectivement possible. Gutenberg qui s'était déjà heurté à la question avait fait développer la formule de l'alliage métallique plomb-antimoine-étain qui fut jusqu'à désormais employée dans les fonderies typographiques car permettant à la fois une basse température de fusion, une bonne fluidité à l'état liquide pour la fonte et une dureté suffisante à l'état solide pour l'impression. Un ensemble montrera comment les machines furent développées afin de produire qualitativement et quantitativement ces lettrines indispensables au processus; de la lettrine unique à la ligne de texte complète via des jeux complexes de mécanique et table matricielle.

   L'image d'Épinal de l'imprimerie reste, à côté de la presse à bras, le bureau des commis qui devaient sur leur composteurs aligner diligemment et sans erreur les casses à l'envers. Le développement de la machine linotype permit de s'affranchir de cette étape en intégrant la composition du texte sur la machine d'impression elle même

   Curiosités
   Dans le fond de la salle, recouvrant presque toute la largeur de la salle ainsi que sa hauteur, une matrice de casse, un casier géant de dans lequel chaque compartiment reçoit un lot de lettrines d'une seule lettre de l'alphabet. Là où une matrice pour alphabet latin peut être large comme une table de cuisine, cette matrice comporte des idéogrammes chinois. Autrement plus imposant, j'ai compté environ 2.080 compartiments !!
   Dans un autre coin, c'est la technique du biseautage des plaques d'impression de partitions de musique qui impressionnera le visiteur: chaque page doit être intégralement et préalablement gravé sur une plaque de métal !

   Du monotype au linotype, les ordinateurs couplés à de nouvelles techniques moins limitatives ont permis de faire exploser le volume de page imprimée dans le monde. En regardant ces machines, nous apercevons une étape du processus devenu presque exponentiel de la diffusion du contenu écrit qui nous a mené aujourd'hui à un nouveau pivot où il peut nous sembler basculer dans un univers qui paraît s'affranchir de l'impression physique sans renoncer à ce qui fit son moteur de développement puis de transcendance: transmettre un message.

http://www.druckkunst-museum.de/
Workshops and Museum of the Printing Arts
Museum für Druckkunst
Nonnenstrasse 38 - D-04229 Leipzig
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