The Gone Dogs


   «Each man kills the thing he loves» quoted Trent.
   Un magnifique thriller biologique condensé. Alors que la population canine se meurt, au désespoir des humains qui sont responsables de cette excitation, et malgré leurs efforts de préservation, les intrigues s'amplifient. Des conflits d’intérêts surgissent entre corps de chercheurs et politiques, mais aussi avec des populations extra-terrestres, les Vegan, elles même hautement spécialisées en biologie.

   Frank Herbert condense ici savamment les éléments d'une intrigue biologique tout en trempant dans les rouages de con paradigme: les hommes, par leurs actions inconsidérées, sont responsables de phénomènes dont il ne parviennent pas à contenir les conséquences et dont ils ne comprennent pas non plus les relations. En cherchant à modifier directement leur environnement, ici en tentant d'enrayer les populations de coyotes, les humains ont introduit un virus ravageur qui extermine toute la population canine. Aussi, croyant participer aux efforts de contingence de la maladie, ils ne font que l'accélérer. En effet, les humains sont les porteurs du virus. Mais le reconnaitre est une affaire politique.
Cover: William Rembach
    La concurrence avec les populations extra-terrestres sur la résolution du problème n'aide pas les humains à choisir les voies de la raison, mais plutôt à rendre les situations plus opaques et à s'aveugler sur les réelles causes et conséquences des actes entrepris. Aussi, l'éradication est totale lorsque, refusant ces explications, un individu, par motivation personnelle, s’introduit dans la dernière réserve et contamine les derniers exemplaires vivant.
   In fine, les Vegan auront, avec la complicité d'un biologiste humain, réussit à exfiltrer quelques exemplaires pour tenter avec leur capacité à résoudre le problème. ais eux aussi pris dans leur orgueil quelque part ne réussiront qu'à produire quelque chose qui n'est plus réellement un chien.

   Un drame. Ce thriller est un drame à sens unique. Et la construction de sa trame rend bien le système de pensée de Frank Herbert: pris et aveuglé par son mode d'action, les hommes créent leur propres problèmes et s'enfoncent dans des crises qui se soldent par de terribles pertes. Ici la population canine, mais ailleurs ou à une autre échelle il pourrait s'agir de l'homme lui-même ou bien d'un autre éléments du cycle écologique qui s'il venait à disparaître poserait les conditions de la survie humaine sur la sellette (abeilles, eau, air...)


* "The Gone Dogs" in Amazing Stories, November 1954, p.111
 
***
cet article est publié dans le cadre du Défi Frank Herbert
organisé par Anudar et co-hosté par DAR


Commentaires