Blackfish

  "I believe it's 70 plus, maybe even more, just killer whale trainer accidents. Maybe 30 of them happened prior to me actually hired at SeaWorld. And I knew about none of them."
   Derrière les clichés, une réalité tragique et des conditions dramatiques pour les animaux et leurs entraineurs.

   Orcinus Orca est un mammifère marin apparenté aux cétacés qui est devenu célèbre grâce à des films de qualité diverses comme "Orca" ou la série des "Sauvez Willy", grâce à des parcs d'attraction animaliers tel que le Marineland d'Antibes, ou encore grâce à des documentaires animaliers. Orque, épaulard, baleine tueuse; au travers des ses prismes l'animal apparait tantôt comme le prédateur cruel et implacable des mers, tantôt comme la victime dressée et pitoyable des piscines aménagées. Et le killer whale, selon la dénomination anglophone, demeure impressionnant de part sa taille déjà et de part ses capacités lorsque l'on se penche davantage sur son comportement dans son environnement naturel.
"There is no documented case of a killer whale ever killing anybody in the wild. It's only in captivity where these incidents have happened."

   Dans le documentaire Blackfish - que je lisais fortuitement sur le site du Monde 1 - il ne s'agit pas tant de découvrir l'animal dans son habitat naturel mais plutôt de pourquoi il devrait y rester. Le point de départ de l'enquête est un drame qui créa une émotion dans la presse en 2010 2 : le décès d'une entraineuse d'orque dans un parc du Seaworld. Et la question sous-jacente devient rapidement celle-ci: meurtre ou assassinat ?

   Le documentaire va s'employer à redessiner le cadre et l'historique du drame. Ainsi, le spectateur revivra la capture du mâle Tilikum, l'orque par laquelle le scandale arriva pour ainsi dire, puis sa jeunesse mouvementée et tourmentée dans les piscines du Seaworld de Orlando. Et le dossier s'alourdit pour Tilikum et pour Seaworld tout au long du reportage qui est agrémenté du témoignages de spécialistes de la vie marine et d'anciens entraineurs d'orque du Seaworld. Ces derniers n'ont pas tous la même vision du problème, ce qui permet au documentaire d'éclairer quelque part la relation ambigüe que l'homme et l'animal peuvent entretenir autour et dans ces piscines.
"Dorsal collapse happens in less than 1% of wild killer whales [...] all the captive males, 100% have collapsed dorsal fins"

   Des accidents, il y en a eu plus d'un, mais le plus souvent ils furent étouffés par l'exploitant pour qui l'épaulard représente la principale source de revenue du parc. Dans la plupart des cas, la faute sera imputée à la victime, plus qu'à l'orque. Aussi, le documentaire va tenter de faire la corrélation entre les conditions de détention et le traitement imposé aux animaux avec le comportement à risque de ces derniers.

   Le film distille suffisamment d'éléments pour tracer la problématique, et évite en même temps une exhaustivité qui l'aurait rendu ennuyant, et la technique de narration des événements par des acteurs proches fonctionne bien. Aussi, la notation et les critiques sur le site Rotten Tomatoes 3 éclairent sur un certain enthousiasme (98% Tomatometer) envers le concept et message du film. Et même si le film évoque des éléments propre à la biologie de l'animal, des procédures juridiques en cours, des vétérans de Seaworld ou des archives, c'est n'est pas en soit un documentaire scientifique animalier, ni une enquête au cœur des rouages d'un système, ni un documentaire historique. C'est en cela, je pense, que réside à la fois l'intérêt et la critique du film: sans verser dans le militantisme étroit, il élabore une certaine orientation des faits afin de montrer que quelque chose ne tourne pas rond, et instille une certaine dose de curiosité pour cette créature que le spectateur pourra aller combler ailleurs.

   Entre autre, l'épaulard est reconnu pour ses aptitudes à la chasse en groupe et/ou pour ses échouages volontaires afin de cueillir une otarie insouciante; et il semble aussi faire preuve d'une intelligence relativement sociale et développée. Quelques vidéos choisies, tout en bas, la bande-annonce officielle (quelque peu en décalage dans son aspect dramatique par rapport au ton général du documentaire).









   Et comme CNN sponsorise la production, il y a aussi l'interview de la directrice.



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Le Trailer :

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Références :
1 article du Monde 21/11/2013
2 article CBS, article CNN
3 Blackfish sur Rotten Tomatoes, revue et critiques

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Blackfish
Direction: Gabriela Cowperthwaite
Production: Dogwoof and CNN
Année : 2013
Durée: 90 minutes
Genre: Documentaire - Enquête

voir page Wikipédia, et le site officiel Blackfish

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